Page 292 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                  Le 17 mars 1913, le ministère de la Défense
                  uruguayenne va créer officiellement l'aviation
                  militaire  qui  dépendra  de  l’armée.  Les
                  Français, Marcel Paillette (Légion d’honneur,
                  en 1936) et Paul Castaibert, deviendront les
                  principaux  instructeurs  d’une  poignée  de
                  jeunes  officiers  militaires  Cesáreo  Berisso,
                  Juan  Manuel  Boiso  Lanza,  Esteban  Cristi,
                  mais le programme prendra fin durant l’hiver
                  de cette même année.

                  tp://4.bp.blogspot.com/-
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                  Paul  Castaibert  construit  les  premiers  avions  d'entraînement  pour  ces
                  jeunes recrues. Nous ne pouvons pas parler de l’aviation et des pilotes de
                  ce pays sans parler du pionnier de l’aéronautique militaire Uruguayenne
                  Tydeo Larre Borges. Il fut formé en France et fit une tentative, en 1927,
                  de traverser de l’Atlantique Sud avec un Breguet XIX.

                  Le 15 novembre 1929, le commandant Larre Borges et le capitaine Léon
                  Challe de l’armée de l’air de France décollent de Versailles pour Istres et
                  ensuite Séville choisi comme départ pour le grand saut. Ils devront encore
                  attendre  environ  un  mois  pour  avoir  la  pleine  lune  en  mer  jusqu'au  15
                  décembre 1929. Ils décollent à midi de la base de Tablada à Séville en
                  Espagne, avec « l'oiseau blanc » (Breguet 19 dit Bidon) à cause du bidon
                  supplémentaire - comme  les  appareils  de  ce  type).  Pas  de  journalistes,
                  Larre Borges et Challe sont soustraits au public par les autorités. L'avion
                  prend cap au sud, survole les villes marocaines de Rabat, de Casablanca
                  et d'Agadir pour entrer au Sahara espagnol au crépuscule, survole Cab
                  Juby. Ils suivent la côte jusqu'au travers de Port Étienne en Mauritanie, où
                  ils prennent le cap vers le Brésil à la vitesse moyenne de 180 km/h.


                  À quatre - heures le 17 décembre, la côte brésilienne est
                  en vue, avec au loin Natal, ils prennent le cap sud.  Mais
                  il  y  a  un,  mais !  Le  carburant  manque,  le  réservoir
                  auxiliaire, est presque vide. Ils avaient décollé de Séville
                  avec 6 000 litres. Un ingénieur malicieux avait monté des
                  vis,  vites  qui  ne  plaisaient  pas  à  Léon  Challe.  Il  est
                  vraisemblable que dans la turbulence les robinets ont fui
                  légèrement. Le moteur s'arrête. Challe avait toujours fait
                  monter  une  petite  nourrice  de  10  litres  de  réserve  lui
                  permettant de remettre en route et de choisir un terrain
                  propice,  lui  évitant  un  atterrissage  catastrophique.  À
                  Maracuja (150 km de Natal) 4 heures 15 du matin, ils se
                  crashent  dans  une  zone  de  roseaux,  la  pénombre  leur
                  permet d'éviter les arbres.
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