Page 43 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                         PAUL VACHET VOYAGE EN

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                   LE DÉFRICHEUR ET LES SERPENTS.



                  Au retour, le moteur du vieux Breguet XIV s'arrêta net, manifesta son usure
                  en survolant une plage déserte. Le pilote dirigea sa machine vers le sable.


                  Comme  la  marée  était  haute,  il  fallut  hisser  l'avion  hors  d'atteinte  des
                  vagues. Une tempête se leva sur la côte déserte.

                  Après avoir amarré son appareil, Vachet s'abrita dans la carlingue tandis
                  qu'une  pluie  diluvienne  résonnait  sur  les  tôles.  Le  lendemain  matin
                  seulement, il put s'aventurer dans la jungle et rencontra un pêcheur indien
                  : le village le plus proche était à trois jours de marche, lui apprit celui-ci. La
                  piste était coupée de rivières que l'on ne pouvait traverser qu’à la nage.

                  Des pluies tièdes collaient à ses vêtements à son corps.


                  Comme il n'y avait d'autres vivres à bord qu'une caisse de champagne,
                  Vachet se mit en route. Lorsqu'il atteignit le hameau, il était si faible qu'il
                  ne put articuler aucun son.

                   Les  habitants  le  prirent  pour  un  naufragé.  Ils  lui
                  préparèrent  un  bouillon  d'herbes  réconfortantes.
                  Lorsqu'il put s'expliquer, le pilote supplia les habitants
                  d'envoyer  quelqu'un  à  la  prochaine  station  de
                  télégraphe. Il fallut encore un jour pour transmettre le
                  message à Rio de Janeiro. Dès qu'il reprit ses forces,
                  Vachet  recruta  quelques  hommes  et  rejoignit  son
                  appareil qui était complètement ensablé. Mais Vachet
                  aperçut  sur  un  autre  point  de  la  plage  un  Laté  26  :
                  c'était  Deley  qui  était  accouru  à  son  secours  et  qui
                  venait d'atterrir. Quand le Breguet fut dégagé les deux
                  pilotes  examinèrent  le  moteur  :  une  soupape  était
                  rompue. Ils décidèrent d'enlever les bougies de cette
                  soupape et de tenter de décoller sur les onze pattes
                  qui  restaient.  Les  pneus  étaient  crevés,  ils  les  firent              Pierre Deley.
                  bourrer  avec  des  herbes  et  les  attachements  aux
                                                                                             http://www.memoire-
                  jantes avec des cordes.                                                 aeropostale.com/fran%C3%A7a
                                                                                               is/histoire-de-l-
                                                                                           a%C3%A9ropostale/pierre-
                                                                                                  deley/
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