Page 50 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                         J'étais d'ailleurs le seul Français de la compagnie ; tous les mécaniciens et
                  navigants  et  le  reste  du  personnel  étaient  de  nationalité  Argentine  ou
                  Paraguayenne. Pour être tout à fait exact, dans le Sud, à Comodoro Rivadavia,
                  l'homme à tout faire, était un Français mécanicien, hébergeur, cantinier, appelé
                  don Alberto Gourinski.


















                                                   henri.eisenbeis.free.fr


                                                   Albert Gourinski.

                    Je tins à participer moi-même à l'inauguration de cette ligne. Ce furent donc
                  deux Laté 25, aux couleurs de l'Aeroposta Argentina,  qui prirent ensemble le
                  départ de Buenos Aires au matin du Jour de l'An 1929.

                  L'un,  piloté  par  Ficarelli,  avait  entre  autres  comme  passager,  Almonacid,
                  conseiller technique de la compagnie dont j'étais le directeur de l'exploitation.
                  Je  pilotais moi-même l'autre  avion, ayant  pris  dans  la  cabine  du  Laté  25  ma
                  femme ainsi que l'autre pilote de l'Aeroposta, Selvetti et un mécanicien.


                  La première étape s'effectua sans encombre ; après une rapide escale à Monte
                  Caseros, les deux avions reprirent l’air ensemble directement pour Asunción,
                  distant d'environ 680 km.


                  Cette étape était trop longue pour le rayon d'action normal du Laté 25, aussi,
                  avions-nous doté nos appareils d'un réservoir supplémentaire.


                   Malgré toutes les précautions prises, pour assurer la mise à l'air libre correcte
                  de celui-ci, il faillit être pour mon avion la cause d'une catastrophe dont on aurait
                  cherché en vain l'explication.


                  Au départ de Monte Caseros, pour traverser une immense région couverte de
                  lagunes et de marécages aussi bien que pour essayer d'échapper à la chaleur
                  de la fournaise qui régnait au sol ce jour-là, j'avais décidé de prendre de l'altitude
                  et nous voyagions à environ 3 000 mètres.

                     Au bout de deux heures de vol environ, j'aperçus tout à coup une espèce de
                  petit  jet  de  vapeur  qui  s'échappait  à  intervalles  serrés  de  l'arrière  du  pot
                  d'échappement du moteur.
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