Page 108 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
P. 108
108
Le crépuscule surprit le pilote à la sortie de la sierra de Lavalleja.La nuit
était tombée lorsqu'il atterrit à Montevideo, à faible lueur des trois feux
commandés par télégramme.
-Vous allez-vous reposer un instant, proposa Adami.
-Non. Laissez les moteurs. Je repars.
Quelques instants plus tard Mermoz survolait le sombre estuaire ou glissait
de dangereuses traînées de brume.
Bientôt, une poussière lumineuse scintilla au loin, s'ordonna au carré et en
rectangle géométrique.
L'avion survola Maïpu, Florida, Corrientes, les quartiers des spectacles,
éclairés par la fluorescence multicolore des façades de théâtres et de
cinémas...
Toute cette vie s'éteignit et, au milieu de champs sombres. Les trois
flammes de Pacheco parurent à leur tour.
Dès que Mermoz eut coupé le contact, il entendit des acclamations.
Almonacid surgit de la foule, le serra dans ses bras.
Les employés des postes s'emparèrent du courrier et les deux journalistes
étourdis, réclamèrent une voiture pour se précipiter au central
télégraphique.
Jean Mermoz a parcouru 2 500 km en vol de jour et de nuit.
Pour la première fois, la liaison Rio - Buenos Aires avait été effectuée en
un jour. Par la voie ordinaire, le courrier le plus rapide mettait cinq jours à
atteindre sa destination.
http://books.google.fr/books ? Id Page 171.
L’introduction du vol de nuit permit que le courrier fût porté régulièrement
en deux jours de Buenos Aires à Natal et dans le même temps de Dakar à
Toulouse, soit au total en 4 jours de vol.