Page 130 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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« Les hommes s'agrippèrent aux ailes, aux longerons, au capot, à
l'hélice, ils escaladèrent le fuselage, pesèrent sur le train d'atterrissage, sur
les roues. Tandis que le métal, sous le vent, vibrait dans un sonore chant
d'orgue ». Le lendemain de cette odyssée, « Saint-Exupéry entreprit de
joindre Roi Gallegos à Punta Arénas, la ville la plus australe au monde,
dernier port chilien perdu au sud du continent ».
Trois cents kilomètres séparaient les deux agglomérations. Saint-Exupéry
décolle en quelques minutes. Soulevé du sol par un souffle irrésistible,
mais une heure après son départ, l'aérodrome restait en vue et le paysage
identique.
Cinq heures plus tard, l'appareil n'avait couvert que 240 kilomètres et
dans un vent si violent que le pilote l'aurait juré immobile... Mais, si le pilote
n'avançait pas, le niveau de l'essence, lui, baissait. Il fallut interrompre le
vol. Saint-Exupéry se posa en pleine campagne, n'ayant pu franchir, faute
d'essence, les quatre-vingts kilomètres qui le séparaient de Punta Arénas.
Ses derniers litres de combustible furent employés à maintenir l'appareil
au sol, tandis que son mécanicien, assisté de gauchos, amarrait
solidement l'avion dans un repli du terrain ; relativement abrité.
L'aviateur fréta une voiture et, à Punta Arénas, discuta avec les autorités.
Lorsque, quelques heures plus tard, il redécolla dans la direction opposée,
il lui fallut douze minutes pour atteindre Rio Gallegos.
À l'aller, il avait tenu l'air cinq heures ! http://beaucoudray.free.fr/stex.htm
Paul DECENDIT raconte un jour, avec Saint-Exupéry, nous y sommes
allés voir un Laté 25 qui avait capoté.