Page 138 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                    « A lenda que ficou é que o nome Campeche provém do apelido francês
                  que o visitante deu ao lugar: Campo de Pesca, ou seja, Champ et Pêche”.

                  http://4.bp.blogspot.com/-zvrcIojVtTg/TV2juP_EojI/AAAAAAAAAQc/tbxGaPYaPvo/s320/ilha_do_campeche.jpg

                    Un pêcheur parmi tous eut une relation particulière d'amitié avec Saint-
                  Exupéry.À  tel  point  que  les  pêcheurs,  une  fois  prévenus  par  radio  de
                  l'arrivée de Saint-Ex, couraient prévenir ce pêcheur, Seu Deca, de l'arrivée
                  de son ami « Zeperri ». (Prononciation locale du nom Saint-Exupéry !

                  L'aventure était alors monnaie courante, mais nous
                  n'en  sentions  guère  le  dense  volume,  toujours  en
                  puissance  ;  chaque  étape  entraînait  son  lourd
                  cortège d'imprévus, d'où le très grand sport n'était
                  pas exclu.


                  Pour le compagnon de vol du pilote que j'étais, la
                  séance commençait au sol lorsque, à bord de nos
                  frêles machines, nous roulions pour aller prendre la
                  ligne de départ à travers les terrains herbeux que la
                  pluie  transformait  en  marécage,  et  souvent
                  parsemés de termitières traîtresses.


                                                                                               Jean Macaigne à Rio de Janeiro 1930

                   Avant la fin de la course, il s'agissait alors de sauter en marche de cette
                  machine sans frein, pour l'orienter face au vent. Engoncé dans sa pesante
                  combinaison de cuir, le « préposé » poussait latéralement sur le plan fixe,
                  subissant l'action du moteur dont les rafales intermittentes avaient pour
                  objet de faciliter la manœuvre, mais dont les résultats nous retrouvaient
                  fréquemment balayés dans la nature. Alors, on recommençait.


                  Cette nuit-là, avec Saint-Ex, nous cahotions sur le terrain de Campo dos
                  Affonsos  (terrain  militaire  de  Rio  de  Janeiro  où  l'Aéropostale  était
                  installée)  à  la  recherche  des  lampes-tempête  balisant  les  limites
                  praticables  du  roulage  ;  au-delà,  nous  savions  les  abords  largement
                  agrémentés d'arbustes, de racines, voire même de quelques fondrières.
                  Le hangar que nous venions de quitter s'était fondu dans la nuit.


                  Accroché au mât de cabane, près de Saint-Ex, je cherchais également à
                  distinguer un repère quelconque.

                   Assez loin, tout alentour des lumières scintillait, dont nous ne pouvions
                  identifier ni la nature ni le lieu ; elles se diffusaient en cascade, sur les
                  pentes des montagnes voisines, dont les masses noires se découpaient
                  sur le ciel de nuit. Moteur au ralenti, nous progressions lentement, au gré
                  des cahots d'un terrain inégal.
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