Page 225 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
P. 225

225





                       Il ne faut pas oublier le pilote Édouard Serre, qui est reçu à Polytechnique,
                  en 1919, et ensuite entre à l'École supérieure d'électricité et devient ingénieur. Il
                  est embauché le 15 mars 1928, il apportera à la Ligne une sécurité des vols et
                  des améliorations inespérées de navigation.


                  Il  mettra  au  point  toute  l'organisation  radiotélégraphique  (T  S  F)  jusqu'à
                  Valparaiso au Chili.


                  Un évènement 1929 : on utilise la première pompe à essence pour faire le plein,
                  c’est un gagne temps non négligeable.

                  Histoire croustillante : à Florianópolis, Paule Vachet s'aperçoit que le terrain
                  qu'il  achète  est  constitué  de  plusieurs  parcelles  appartenant  à  des  pêcheurs
                  locaux et leurs compagnes. Qu'ils n'ont jamais épousé. Afin d'établir les titres de
                  propriété,  il  doit  organiser  toute  une  série  de  mariages.  Une  après-midi  est
                  consacrée à cette singulière occupation avec un prêtre. Paul et Lydie sa femme
                  servant de témoin.

                                                                          Le personnel.


                      Les  navigants  de  l'Aéropostale,  les  gens  du  sol  et  de  l'administration
                  maintinrent  une  tradition  lancée  par  Latécoère,  en  1918.  L'Esprit  de  corps
                  pratiqué dans l'Aéropostale était inégalé par les autres lignes de son époque, et
                  est encore présent chez les rares survivants de ces jours. Un tel idéal doit avoir
                  reflété le dévouement et les qualités de leader de Bouilloux-Lafont lui-même. Les
                  hommes  ne marchent  pas  pour un  mauvais leader et  certainement  pas  avec
                  l'enthousiasme qui fut toujours déployé par l'équipe de l'Aéropostale.

                   Le  règlement  de  la  société  était  sévère,  mais  les  pilotes  se  dépensent  sans
                  compter,  Marcel  Bouilloux-Lafont  savait  se  faire  aimer,  dans  une  estime
                  respectueuse, car il aimait cette « ligne » que tous, nous aimions. Il la traitait non
                  seulement avec les compétences d’homme d’affaires, mais aussi avec son cœur,
                  voyageant à bord des avions, visitant les escales, prenant contact avec tout un
                  chacun avec simplicité. Il aimait prendre de temps à autre le manche de l’avion
                  et voir le badin, car il était aussi pilote.

                  La  sécurité  en  avion  est  une  préoccupation,  malgré  la  timide  avancée  du
                  parachute. En février 1914 à Juvisy, Jean Ors d'un saut d'une altitude de 300
                  mètres se retrouve à terre ferme sans incident, la descente va durer 39 secondes.
                  Pendant la guerre 14-18, contrairement aux idées reçues aucun pilote d'avions
                  alliés  n’était  équipé  de  parachute.  Les  premiers  parachutes  équipent  les
                  compagnies d'aérostiers au début de la bataille de Verdun, en février 1916.

                  Sur les 200 000 pilotes de toutes nationalités durant la guerre, s’ils avaient été
                  munis d’un parachute, probablement 25 % auraient pu être sauvés.
   220   221   222   223   224   225   226   227   228   229   230