Page 102 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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À toute allure, nous dévalons la pente.
Voici le second obstacle, plus terrible que le premier. Cela devient
amusant. La chance est pour nous. Nous passons.
Mais au bout, avant l'abîme, le Laté décollera-t-il ?
Encore des cahots, encore un effort, et le voilà qui s'enlève. Enfin...
Devant nous se dresse la terrible paroi blanche qui ferme cette vallée de
mort.
Un virage sur l'aile gauche : nous frôlons l'obstacle, nous l'évitons.
Allégé, le zinc s'élève.
La vallée qui nous avait happés s'estompe, s'efface bientôt dans la
grisaille des rochers.
Nous retrouvons devant nous le couloir traversé quatre
jours plus tôt. Nous passons, il est temps : vingt minutes
plus tard, les tubulures craquaient encore et l'eau
jaillissait de toutes parts.
Mais nous étions sauvés, nous avions passé les
derniers barrages de rochers et, de quatre mille mètres
d'altitude, nous pouvions regagner en vol plané la
plaine. Alexandre Collenot.
Au loin, Copiapo s'annonce.
Je coupe les gaz. Un beau virage, et nous atterrissons devant l'aérodrome.
- Eh bien, mon vieux Collenot, nous, nous en sommes, tout de même tirés
! »
En 1929, alors qu'en Argentine la ligne Buenos Aires Santiago du Chili
bute sur le mur des Andes, l'Aéropostale achète sept Potez 25, les seuls
à posséder un plafond supérieur à 7 000 m.
Équipés du moteur Lorraine 12 Eb de 520 CV, ces avions assurent, à partir
du 14 juillet 1929, le service postal transandin.