Page 100 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                     Il nous faut maintenant mettre le moteur en marche. La fatigue, l'air rare
                  de l'altitude nous ont enlevé nos forces. Et nous n'avons pas mangé depuis
                  deux jours...

                  Au bout de  quatre  heures  d'efforts, un  vrombissement résonne dans le
                  silence de la montagne : le moteur est en marche, enfin ! Notre joie est de
                  courte durée : le radiateur crève !


                  En hâte, je saute de l'appareil. De tous côtés, l'eau s’échappe. Nous nous
                  regardons, consternés.

                  - Il faut réparer, déclare Collenot.


                  Réparer ? Mais avec quoi ?

                  Nous manquons de l'indispensable. Il faut boucher les trous. Armé de colle,
                  de vernis, de fil de fer, de vieux vêtements et de bouts de cuir, Collenot se
                  met cependant au travail. Le chic type ! Son énergie est inépuisable.


                  La journée se passe à faire de singuliers rafistolages.

                  Combien de temps ces réparations de fortune résisteront-elles ?  Mieux
                  vaut ne pas y songer. D'autres problèmes sont encore à résoudre.


                  La préparation d'une piste.

                  L'avion ne peut pas partir de l'endroit où il est ; l’espace est insuffisant. Le
                  train  d'atterrissage  est  d’ailleurs  encore  trop  fragile  pour  que  nous
                  puissions risquer pareille tentative.


                  Il n'y a qu'une solution possible : il faut hisser l'appareil au sommet de la
                  pente. De là-haut, une fois retourné, il pourra peut-être, en dévalant la
                  rampe, prendre assez d'élan pour décoller.

                  Pendant  la  journée,  j'ai  été  repérer  le  terrain.  Collenot  m'a  aidé  à  le
                  déblayer de toutes les aspérités, bloc de pierre ou de glace, qui pourraient
                  barrer la route et nous faire capoter.

                  À  la  descente,  l'avion  devra  successivement  franchir  deux  profondes
                  fissures, larges de quelques mètres. Du vrai saut d'obstacles !


                  Après quoi, il décollera - à moins qu'il n’aille s'écraser contre l'autre versant.
                  On verra bien. Il s'agit donc de remonter la pente.


                      L’appareil ne pèse que deux mille cinq cents kilogrammes et ni Collenot
                  ni moi, nous ne nous sentons en pleine forme.
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