Page 147 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                      Pourchasse m'avaient devancé là-bas ainsi que les mécaniciens Lièvre
                  et Jacquinot.


                   Je retrouvai également Guénard que j'avais pu apprécier en Espagne et à
                  Toulouse. Il allait rester avec moi à Rio pendant quatre années et s'avérer,
                  tantôt au sol, tantôt navigant, le plus complet des chefs mécaniciens.

                  Sur le terrain militaire des Affonsos, nous disposions d'un hangar et de
                  deux bâtiments : atelier et magasin. Prévoyant qu'il nous faudrait un jour
                  quitter  ce  terrain  militaire,  la  société  Bouilloux-Lafont  envisageait
                  l'aménagement d'un autre terrain.


                  La forêt vierge toute proche, les montagnes et les constructions limitaient
                  beaucoup les possibilités, ces impératifs avaient en quelque sorte imposé
                  le curieux et difficile emplacement de Jacarepagua.


                  Situé sur une île au milieu de marécages, au sud de l'agglomération, on y
                  accédait tout d'abord par la route normale puis par une sente sur laquelle
                  avait été construite une voie decauville et enfin en barque à rames ou par
                  hydroglisseur à fond très plat assez grand pour transporter rapidement le
                  personnel et courrier.


                  Nous substituâmes au moteur d'origine trop faible de ce hydro de 300 CV
                  Renault et, nous eûmes alors un engin de course à utilisation onéreuse. Il
                  ne  servit  guère  qu'à  la  relève  du  personnel  radio  assurant  le
                  fonctionnement  de  l'important  poste  édifié  pour  les  communications
                  intercontinentales de la compagnie.


                  Cette  base  n'allait  être  que  rarement  utilisée,  les  serpents  y  étaient
                  nombreux et les « jacarés », crocodiles de petite taille, émergeaient de la
                  lagune  au  passage  de  l'hydroglisseur.  Seuls  deux  ou  trois  avions  en
                  difficulté se posèrent à « Jacarépagua » pendant la révolution de 1932.

                  En avril 1930, je dus me rendre dans l'île de Fernando de Noronha où
                  nous  possédions  un  important  poste  de  radiotélégraphie  assurant  les
                  liaisons  avec  Praïa  au  Cap-Vert  ainsi  qu'avec  le  Brésil  et  l'Argentine.
                  Comme les autres, ce poste avait été conçu par E. Serre, ingénieur en chef
                  du  service  radioélectrique,  assisté  des  ingénieurs  Talbot,  Girar  Dot,
                  Baumard et Grousset.

                  Il avait été construit par une société sœur de l'Aéropostale et la filiale
                  du groupe Bouilloux - Lafont.
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