Page 172 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
P. 172

172


                       Je me précipitai, fis descendre le conducteur improvisé qui n'arrivait pas
                  à  démarrer.  Non,  sans  peine,  je  parvins  à  faire  comprendre  à  ces
                  révolutionnaires excités que je préfère moi-même conduire la voiture. Sur
                  la  banquette  arrière,  le  front  ensanglanté,  le  « héros »  qui  tantôt  avait
                  manqué  le  marchepied  du  camion  gisait  entouré  par  ses  camarades.
                  Surchargé  jusqu'à  en  avoir  les  ressorts  à  plat,  je  partis  en  direction  de
                  l'hôpital militaire.


                  Les  portes  cadenassées  nous  furent  ouvertes,  un  contingent  en  armes
                  rendit les honneurs à notre blessé et je fus félicité pour l'aide apportée à la
                  révolution. Mais je ne demandais qu'une chose : récupérer ma voiture et
                  m'esquiver rapidement.


                  L'après-midi  s'acheva  dans  l'euphorie  générale  et  dans  les  rues
                  grouillantes, tous les promeneurs arboraient un œillet rouge, symbole de
                  la  Révolution  pacifique  triomphante.  Dans  l'incertitude  du  lendemain,  le
                  travail se poursuivait. Qu’allait devenir cette œuvre qui avait demandé tant
                  d'efforts et de sacrifices, nous nous le demandions tous ?


                                   Le remplaçant de Julien Pranville.





                  En  1930,  suite  au  décès  tragique  de  Julien
                  Pranville, Émile Barrière prend la direction de
                  l’exploitation pour l’Amérique du Sud.

                  Émile  Barrière  devient,  pilote  et  organise  le
                  réseau, les installations, la logistique et assure
                  la maintenance des avions, dirige les révisions
                  de « l’Arc en Ciel » et la mise en service des
                  nouveaux Latécoère, Potez ou Breguet

                  ll disparaît entre Natal et Dakar abord du Ville

                  de Buenos-Aires, le 10 février 1936.

                    http://remb.free.fr/Images/EBarriere.jpg

                               Émile Barrière 1902-1936.
   167   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177