Page 168 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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Dans l'horizon ensoleillé, deux torpilleurs pavoisés
de la marine italienne se présentèrent pour franchir la
passe, bientôt suivie de six autres. Puis les onze
hydravions trouèrent le ciel, survolant à cinquante
mètres les huit bateaux de guerre qui déchaînèrent
leurs salves claquantes en réponse au feu plus lent
des forts côtiers.
Dans la lumière, le gris-bleu des torpilleurs, le
revêtement brillant des appareils, la fumée
cotonneuse et le bruit assourdissant des canonnades
soulevèrent les exclamations, les vivats, les
applaudissements de la foule.
À cinquante mètres d'altitude, les hydravions firent le
tour complet de la baie pour laisser aux torpilleurs le
temps d'évoluer de 90° et s'arrêter à huit de front à
Figure
2http://www.pbase.com/do cinquante mètres des promenades du centre de la
nboyd/image/80461364&gc ville. Alors, en formation irréprochable, les onze
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hydravions prirent contact avec l'eau, glissèrent dans un sillage d'écume
vers les onze bouées d'amarrage placées en ligne au centre de la baie de
Botafogo. Des vedettes rapides accostèrent chaque appareil pour
embarquer l'équipage et venir les déposer devant la grande tribune.
Bientôt, dans les rayons du soleil déclinant, étincelèrent les uniformes
blancs à galons d'or.
Succès technique indéniable, immense succès de prestige ; le maréchal
Italo Balbo et ses hommes avaient bien gagné d'être à l’honneur !
Les hydravions italiens en panne à Boloma.
Les hydravions de l'escadrille italienne, que dirige le général Balbo, ont
essuyé une tempête de grêle qui les a immobilisés à Boloma (Guinée
portugaise). Ils ont demandé l'envoi d'hélices de rechange. Un avion de la
Compagnie aéropostale est parti de Casablanca samedi, avec un
mécanicien et sept hélices, mais il a dû s'arrêter dans la région de Draa.
L'aéroport d'Agadir a envoyé un deuxième avion de l'Aéropostale qui a
ramené l'équipage du premier.
Journal La Croix 30/12/1930.
Le 31 mars 1931, fut pour nous tous une journée de consternation et plus
encore une journée d'incompréhension.
Moins de neuf mois après la sensationnelle prouesse de Mermoz, la
Compagnie Générale Aéropostale était déclarée en liquidation judiciaire.