Page 164 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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Tout au long émergent de multiples îlots parfois assez grands ou parfois
simples pitons rocheux surmontés de quelques cocotiers ; autant
d'obstacles dangereux pour l'avion qui, à basse altitude, se trouvait
soudain nez à nez avec ces proéminences masquées par la pluie.
Je perdis beaucoup de temps et ne trouvai rien. Au-delà de Santos, je
poursuivis mes recherches au long de plages assez larges et bordant la
forêt vierge.
Ce fut après deux heures trente de vol que j'aperçus enfin le LAT. XXVI
bien posé sur une bande de sable battu par la marée haute et de justesse,
je me posai sur le haut de plage le long des grands arbres. Impatients,
pilote et radio nous attendaient ; depuis vingt-quatre heures pas un être
humain ne les avait approchées.
- Le moteur avait absorbé trop d'eau, m'expliqua Barbier et des baisses de
régime m'ont obligé à atterrir droit devant moi, dans de bonnes conditions
heureusement.
- Vous n'avez pas essayé d'appeler Santos ? Dis-je au radio.
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- Je n'ai pas eu le temps de rentrer l'antenne, elle a été arrachée en
approchant du sol. Ensuite, j'ai mis la batterie à plat sans pouvoir établir
aucune liaison.
Ils avaient attendu sous les ailes un secours long à venir et la nuit leur avait
paru interminable. D'autant plus interminable que des bruits bizarres
inquiétants peuplaient la forêt toute proche.