Page 158 - L’AÉROPOSTALE D’AMÉRIQUE DU SUD
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                      Ai-je besoin de dire la joie de ce départ et aussi la volonté d'arriver qui
                  m'animait.

                   La joie, mais aussi sur mes épaules le poids d'une responsabilité énorme,
                  il me fallait achever cette œuvre si magistralement commencée, réussir
                  cette mission mieux que jamais.


                   J'aurais voulu pousser le moteur pour atteindre la capitale du Brésil avant
                  la fin de ce troisième jour, mais ce moteur ne pouvait tourner plus vite qu'à
                  l'ordinaire.

                  - Voilà Recife, prépare-toi, dis-je à mon mécanicien Lièvre.


                  Nous volions depuis une heure quarante-cinq.

                  Je fis au-dessus du terrain un passage en rase-mottes afin de permettre à
                  Lièvre de jeter par-dessus bord le sac de lettres.


                  Je pouvais éviter cet atterrissage puisque, dans ce vol exceptionnel, aucun
                  courrier n'était prévu entre les escales.

                  Les heures s'écoulèrent.


                   Devant nous le soleil se rapprocha de l'horizon, de plus en plus bas, de
                  plus en plus vite.

                  Ce fut Maceió, Bahia, Caravellas.
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